C’est un figuier paraît-il ...
Justement il n’y paraît pas
Absolument pas
Et surtout il ne donne pas de figues
Tout d’abord on ne s’aperçoit même pas qu’il est là
Une graine germe
Apportée par un oiseau
A l’aisselle humide de la branche
D’un arbre quelconque
Le banian commence par coloniser son support
Tout vivant
Silencieux il lance une racine
Puis une autre
O ! des racines très grêles pour débuter
Et d’ailleurs il ne les allonge que lorsque vous battez des paupières
Puis elles font des enroulements
Des cascades de racines comme des noeuds de serpents
Des serpents qui se révèlent appartenir aux plus grosses espèces
Serpents pythons anacondas ou boas constrictors
Ou bien ce sont les tentacules d’ignobles mollusques
immobiles
Immobiles croyez-vous ?
Une ou deux tiges ont poussé
Autres feuilles discrètes
A peine les distingue-t-on
Le banian s’installe
On ne le délogera plus
Il phagocytera son tuteur
L’étouffera
L’étranglera
On l’appelle aussi le figuier étrangleur !
Silencieusement
Lentement ...
Lentement ?
A quelle échelle du temps ?
Cachez vos yeux
Comptez
Comptez ...
Vous pouvez vous retourner maintenant
Pendant que vous comptiez le banian
a lancé une lourde branche à l’horizontale
Comptez encore
Il en a profité pour lancer de la branche vers le sol
une tresse de racines adventives
Souples d’abord comme des câbles
Puis elles deviennent des troncs nouveaux
Vous pourriez tout aussi bien
Vous retrouver au milieu d’un bosquet
Si vous restiez là assez longtemps
Le banian élargit son emprise
Il étouffera votre maison
Ou la tour d’un palais
Figuier de l’Inde
Rien à voir avec le figuier de Barbarie
Les invasions barbares ?
Le fruit des ficus est un sycone
Rien à voir avec les sycomores
Dont on ne sait pas pourquoi ils portent ce nom
Apparemment ils l’ont volé sans raison
On appelait sycophantes dans la Grèce antique
Les marchands indélicats qui cachaient des figues
au-milieu des paniers de raisins
Je ne sais pas s’il faut parler des sicaires, ils n’ont pas le i grec
Ce sont aussi des assassins
Ils emploient seulement d’autres méthodes.
12.07.07
jeudi 30 août 2007
LES CHAUVES SOURIS
Les chauves-souris sont des chiroptères
Chiro ... quoi ?
Chiroptères ...
Je connais les coléoptères
Je connais les hélicoptères
Il y a aussi les ptérodactyles
Ptère signifie aile
Chiro, en Grec, signifie main
Les chiroptères sont des animaux dont les doigts,très allongés
sont réunis par une membrane qui forme l’aile
Mais, chiroptère renvoie à chiromancie et voilà pourquoi, peut être,
la chauve-souris est associée à la magie, à la sorcellerie
Et les dames porteront la main à leur chevelure ...
Mais, chauves-souris ?
D’abord elles ne sont pas chauves
Tout au moins je n’en ai vu aucune qui le soit
Souris ?
Certaines seraient plutôt musaraignes tant elles sont petites
C’est le cas de la pipistrelle que l’on voit chez nous
papillonnant dans les jardins
Par contre la roussette des régions tropicales a plutôt la taille
Et l’aspect d’un petit fox-terrier
D’un chiuahua
D’un petit renard
Museau pointu
L’oeil en escarboucle
Grandes oreilles dressées
La fourrure douce et rase
Certaines sont insectivores
Je connais mieux celles qui se nourrissent de fruits
Elles passent au crépuscule
en silence
Avec un ample battement d’ailes lent
Ombres au clair de la lune
D’un vol très sûr et à peu près indifférent
Dans les cocotiers
Les manguiers
Les papayers
On les entend parfois couiner de satisfaction
A moins qu’elles ne bavardent entre elles, tout simplement
A l’aube elles repartent vers les grands arbres où elles couchent
Coucher ?
Non, elles se suspendent aux branches d’un arbre mort
Tête en bas
Par centaines ou par milliers
Elles replient leurs ailes de satin jusqu’à se cacher les yeux
On dirait de petits sacs noirs
Elles dormiront toute la journée
A peine babillant de temps en temps.
Mais les vampires ?
Les vampires, ça existe, c’est vrai, ils sucent le sang
ça existe ...
Au Brésil !
16.07.07
Chiro ... quoi ?
Chiroptères ...
Je connais les coléoptères
Je connais les hélicoptères
Il y a aussi les ptérodactyles
Ptère signifie aile
Chiro, en Grec, signifie main
Les chiroptères sont des animaux dont les doigts,très allongés
sont réunis par une membrane qui forme l’aile
Mais, chiroptère renvoie à chiromancie et voilà pourquoi, peut être,
la chauve-souris est associée à la magie, à la sorcellerie
Et les dames porteront la main à leur chevelure ...
Mais, chauves-souris ?
D’abord elles ne sont pas chauves
Tout au moins je n’en ai vu aucune qui le soit
Souris ?
Certaines seraient plutôt musaraignes tant elles sont petites
C’est le cas de la pipistrelle que l’on voit chez nous
papillonnant dans les jardins
Par contre la roussette des régions tropicales a plutôt la taille
Et l’aspect d’un petit fox-terrier
D’un chiuahua
D’un petit renard
Museau pointu
L’oeil en escarboucle
Grandes oreilles dressées
La fourrure douce et rase
Certaines sont insectivores
Je connais mieux celles qui se nourrissent de fruits
Elles passent au crépuscule
en silence
Avec un ample battement d’ailes lent
Ombres au clair de la lune
D’un vol très sûr et à peu près indifférent
Dans les cocotiers
Les manguiers
Les papayers
On les entend parfois couiner de satisfaction
A moins qu’elles ne bavardent entre elles, tout simplement
A l’aube elles repartent vers les grands arbres où elles couchent
Coucher ?
Non, elles se suspendent aux branches d’un arbre mort
Tête en bas
Par centaines ou par milliers
Elles replient leurs ailes de satin jusqu’à se cacher les yeux
On dirait de petits sacs noirs
Elles dormiront toute la journée
A peine babillant de temps en temps.
Mais les vampires ?
Les vampires, ça existe, c’est vrai, ils sucent le sang
ça existe ...
Au Brésil !
16.07.07
DÉSIRS
Aux pages de garde les espaces liquides, toujours immobiles, et chauds ...
Figures d'ébène, et boîtes d'écaille à la fois
Aux fronts des éléphants, médailles de noires étoiles
Que restera-t-il des rideaux de perles,martinets aigus aux persiennes mi-closes ?
O ! Les senteurs des tabacs de Havane !
Dans l''herbe bleue du petit matin, les arcs-en-ciel, sous nos pas ...
Et chantèrent, asservies, les vagues, sous nos implacables mécaniques
Mais nos pieds furent nus aux cailloux des chemins
Nous avons tracé nos miroitants sillages,
Promenant l'extrémité de nos doigts sur les bords des abimes
Et palpé
Renversant les présumées idoles
Les odeurs de ciel et d'océan
Nos yeux noyés d'ombre et remplis de lumière
Nous guidaient aux voies invisibles calculées
Que restera-t-il de notre quête ?
Au bout de nos sillons éphémères, et surgissant de nos lointains oublis,
Nous avons, du centre de la terre, arraché la pierre indiscutable
Nous l'avons équarrie,
Encore à la recherche de nous-mêmes
C'est là que fleurissait la mandragore !
Au large les océans, toutes bornes versées !
Devant nous les océans, devant, les vastes étendues !
Dressée
L'obélisque présumée de nos pensées indéchifffrables
Puis nous avons nous-mêmes, autour de nos thorax, noué les turgides racines du figuier
Mais nous portions au ventre la marque de nos origines
Nos ovations, nos prières et nos plaintes, à quoi bon ?
Qu'importent nos cris de poivre et de piment ?
Et que sont devenus
Les triangles de nos idées ?
Vos siècles balançant, qu'importe, syncopes de nos yeux fatigués ...
L'humus échauffé grouille de germes étranges
Décrites
Et tout à tour perdues
Que deviendront nos stèles héroïques, gravées d'authenticité ?
Le pouviez-vous ?
Aux heures immobiles, ma bouche est close, et ma paume fermée ...
28.04.82
Figures d'ébène, et boîtes d'écaille à la fois
Aux fronts des éléphants, médailles de noires étoiles
Que restera-t-il des rideaux de perles,martinets aigus aux persiennes mi-closes ?
O ! Les senteurs des tabacs de Havane !
Dans l''herbe bleue du petit matin, les arcs-en-ciel, sous nos pas ...
Et chantèrent, asservies, les vagues, sous nos implacables mécaniques
Mais nos pieds furent nus aux cailloux des chemins
Nous avons tracé nos miroitants sillages,
Promenant l'extrémité de nos doigts sur les bords des abimes
Et palpé
Renversant les présumées idoles
Les odeurs de ciel et d'océan
Nos yeux noyés d'ombre et remplis de lumière
Nous guidaient aux voies invisibles calculées
Que restera-t-il de notre quête ?
Au bout de nos sillons éphémères, et surgissant de nos lointains oublis,
Nous avons, du centre de la terre, arraché la pierre indiscutable
Nous l'avons équarrie,
Encore à la recherche de nous-mêmes
C'est là que fleurissait la mandragore !
Au large les océans, toutes bornes versées !
Devant nous les océans, devant, les vastes étendues !
Dressée
L'obélisque présumée de nos pensées indéchifffrables
Puis nous avons nous-mêmes, autour de nos thorax, noué les turgides racines du figuier
Mais nous portions au ventre la marque de nos origines
Nos ovations, nos prières et nos plaintes, à quoi bon ?
Qu'importent nos cris de poivre et de piment ?
Et que sont devenus
Les triangles de nos idées ?
Vos siècles balançant, qu'importe, syncopes de nos yeux fatigués ...
L'humus échauffé grouille de germes étranges
Décrites
Et tout à tour perdues
Que deviendront nos stèles héroïques, gravées d'authenticité ?
Le pouviez-vous ?
Aux heures immobiles, ma bouche est close, et ma paume fermée ...
28.04.82
CARAVELLE
Le son de l'océan
Sourd
Dis-moi
Dis-moi maintenant
La sapotille
Et la cannelle encore
A ta lèvre poivrée
Menthe
Je sais le scarabée
D'or
Demoiselle palpite
Sacre
A la nervure bleue
Nacre
Du réseau temporal
Dis-moi
Dis-moi maintenant
La sapotille
Et la cannelle encore ...
Sourd
Dis-moi
Dis-moi maintenant
La sapotille
Et la cannelle encore
A ta lèvre poivrée
Menthe
Je sais le scarabée
D'or
Demoiselle palpite
Sacre
A la nervure bleue
Nacre
Du réseau temporal
Dis-moi
Dis-moi maintenant
La sapotille
Et la cannelle encore ...
LA GENÈSE
L'attente sais-tu
Sans un mât
Sans un bruit
Sans un souffle la mer
Bleu profond vert
Longs cingles blancs
Et le soupçon
D'un dos basculant
Luisant
Frétillement filant frénétique
Et
Sorti du néant
Mouvant
Gonflant
Nuage sur la mer
D'oiseaux grêlant
De dards de vif-argent
La mer crépitant
Et fuseaux d'acier bleu
Comme pierres les chutes
D'oiseaux noirs et blancs
Criant
Tisons emportés
De mort la vie jaillit
Lambeaux
Et le ciel déchiré
Ton sang
Battant
Cingles sur la mer
Sans un souffle la mer
Et le ciel dans la mer
Et l'angoisse
Diffuse
Dans la mer la lumière
Sur la mer
Dans l'eau le ciel
Glacis d'argent
Un voile au loin ligne longue
Un oiseau
Seul
Rectiligne vol d'oiseau
Mais sais-tu l'attente
Coeur serré d'orage
Un voile au loin ligne longue ...
Sans un mât
Sans un bruit
Sans un souffle la mer
Bleu profond vert
Longs cingles blancs
Et le soupçon
D'un dos basculant
Luisant
Frétillement filant frénétique
Et
Sorti du néant
Mouvant
Gonflant
Nuage sur la mer
D'oiseaux grêlant
De dards de vif-argent
La mer crépitant
Et fuseaux d'acier bleu
Comme pierres les chutes
D'oiseaux noirs et blancs
Criant
Tisons emportés
De mort la vie jaillit
Lambeaux
Et le ciel déchiré
Ton sang
Battant
Cingles sur la mer
Sans un souffle la mer
Et le ciel dans la mer
Et l'angoisse
Diffuse
Dans la mer la lumière
Sur la mer
Dans l'eau le ciel
Glacis d'argent
Un voile au loin ligne longue
Un oiseau
Seul
Rectiligne vol d'oiseau
Mais sais-tu l'attente
Coeur serré d'orage
Un voile au loin ligne longue ...
UNE SI LONGUE ABSENCE
Pour aimer les fleurs
Vraiment
Il faut les avoir vu faner
Puis sur les mêmes tiges
En voir d'autres s'éveiller
Mais toi, voyageur
Si la fleur éclose
N'est jamais la même
De quoi te plains-tu ?
En un si long voyage
Jamais la même aurore
Après semblable nuit
Les blés moissonnés
N'ont jamais repoussé
La feuille tombée
N'a pas été remplacée
En un voyage au si long cours
Tant de soleils ont brillé
Tant d'étoiles ont glissé
Les visages rencontrés
N'étaient jamais les mêmes
As-tu pris le temps d'un arrêt
Pour mûrir
Une amitié ?
On dit adieu
Souvent
A ceux qu'on aurait pu aimer
Adieu
Sans prendre le temps
De mûrir un bonjour
En un voyage au si long cours
Le bateau qui appareillait
Ne revenait jamais
Et celui qui rentrait
N'était jamais celui qu'on avait vu partir
On n'a pas vu vieillir les filles
Les vieillards
On ne les a pas vu mourir
Sourires de Bangkok
Et frangipaniers
Saris de Kandi
Et fleurs du lotus
Femmes de Komono
Fleurs du balisier
Matins froids du Québec
Lourdes pluies du Laos
Dans ma mémoire le volcan
ne se calmera jamais
Le cyclone n'aura point de fin
Le Mékong coulera
Toujours large et boueux
La Loire resera épuisée
Et le Congo
Couvert de jacinthes
Et passe le temps ...
Me voici revenu
Flots froids de mon enfance
Pins secs
Sables veloutés
Et la blanche maison
Tout près du vieux clocher ...
"C'est toi, René
Et ta femme Marie ?
Comme ta fille lui ressemble
A la Marie d'autrefois ! "
Vraiment
Il faut les avoir vu faner
Puis sur les mêmes tiges
En voir d'autres s'éveiller
Mais toi, voyageur
Si la fleur éclose
N'est jamais la même
De quoi te plains-tu ?
En un si long voyage
Jamais la même aurore
Après semblable nuit
Les blés moissonnés
N'ont jamais repoussé
La feuille tombée
N'a pas été remplacée
En un voyage au si long cours
Tant de soleils ont brillé
Tant d'étoiles ont glissé
Les visages rencontrés
N'étaient jamais les mêmes
As-tu pris le temps d'un arrêt
Pour mûrir
Une amitié ?
On dit adieu
Souvent
A ceux qu'on aurait pu aimer
Adieu
Sans prendre le temps
De mûrir un bonjour
En un voyage au si long cours
Le bateau qui appareillait
Ne revenait jamais
Et celui qui rentrait
N'était jamais celui qu'on avait vu partir
On n'a pas vu vieillir les filles
Les vieillards
On ne les a pas vu mourir
Sourires de Bangkok
Et frangipaniers
Saris de Kandi
Et fleurs du lotus
Femmes de Komono
Fleurs du balisier
Matins froids du Québec
Lourdes pluies du Laos
Dans ma mémoire le volcan
ne se calmera jamais
Le cyclone n'aura point de fin
Le Mékong coulera
Toujours large et boueux
La Loire resera épuisée
Et le Congo
Couvert de jacinthes
Et passe le temps ...
Me voici revenu
Flots froids de mon enfance
Pins secs
Sables veloutés
Et la blanche maison
Tout près du vieux clocher ...
"C'est toi, René
Et ta femme Marie ?
Comme ta fille lui ressemble
A la Marie d'autrefois ! "
LA DERNIÈRE RAME
De Hâvre-Caumatin
A l'Opéra
Tropique du Cancer
Le Hâvre un beau matin
La brume et la lumière
De Hâvre-Caumartin
A l'Opéra
Bora-Bora
Les hâvres et les ports
Et les feux et les forts
Les signaux et les phares
Les trompes carillons
Les bouées
Les pavillons
Le Hâvre-Caumartin ...
La Porte
S'il vous plaît !
décembre 1983
A l'Opéra
Tropique du Cancer
Le Hâvre un beau matin
La brume et la lumière
De Hâvre-Caumartin
A l'Opéra
Bora-Bora
Les hâvres et les ports
Et les feux et les forts
Les signaux et les phares
Les trompes carillons
Les bouées
Les pavillons
Le Hâvre-Caumartin ...
La Porte
S'il vous plaît !
décembre 1983
TANNA (VANUATU)
Chevaux fous
Sur la mer
Blonde et bleue
Fauves fous
Herbe feu
Calme palme
Blanche et bleue
Le mont fumant
Le goéland
D'argent
Fente des paupières cousues
Corail éblouissant
Plage ardente et noire
Moutons marins
Madrépores
Morts
Fluctuantes écharpes
Des poissons émaillés
Tourmaline
Roucoule tourterelle
Sombre serre
Fruits pesants
Pendus
L'arène au soleil
De cendre et d'argent
Le taureau qui dort
Torte-pieds deux arbres morts
Bulle bleue du lac
Les yeux
Les cieux
Femme-flamme
Yodelis de joie
Les chevaux
Fauves-fous ...
Sur la mer
Blonde et bleue
Fauves fous
Herbe feu
Calme palme
Blanche et bleue
Le mont fumant
Le goéland
D'argent
Fente des paupières cousues
Corail éblouissant
Plage ardente et noire
Moutons marins
Madrépores
Morts
Fluctuantes écharpes
Des poissons émaillés
Tourmaline
Roucoule tourterelle
Sombre serre
Fruits pesants
Pendus
L'arène au soleil
De cendre et d'argent
Le taureau qui dort
Torte-pieds deux arbres morts
Bulle bleue du lac
Les yeux
Les cieux
Femme-flamme
Yodelis de joie
Les chevaux
Fauves-fous ...
mercredi 29 août 2007
VANUATU
Il est des îles
Faites de toutes les îes
Promises ou reprises
Caressées rêvées
Ravagées violées
Celles qu'on a voulu
Celles qu'on a eues
Lagons versatiles
Langues d'huile et de myrte
aux oursins bleus
Iles-femmes
Prêtes à s'ouvrir
Il est des îles
De laves et de cendres
Au souffle tranquille
Des volcans respirant
Monstrueusement
Iles accroupies
Dures et splendides
Et le front baissé
Leur ciel se referme
Sur l'ineffable vie
D'improbables secrets
Iles solitaires
Ne m'attendant guère
Faites de toutes les îes
Promises ou reprises
Caressées rêvées
Ravagées violées
Celles qu'on a voulu
Celles qu'on a eues
Lagons versatiles
Langues d'huile et de myrte
aux oursins bleus
Iles-femmes
Prêtes à s'ouvrir
Il est des îles
De laves et de cendres
Au souffle tranquille
Des volcans respirant
Monstrueusement
Iles accroupies
Dures et splendides
Et le front baissé
Leur ciel se referme
Sur l'ineffable vie
D'improbables secrets
Iles solitaires
Ne m'attendant guère
GUADELOUPE
Les doigts
Des larges feuilles déployées
Parfums
Aux aisselles de la nuit
Soie
Et la peau de la nuit
Lueurs
Aux ventres des galets
Trajectoires
Des lucioles prenant vie
Pulsations
Flûtes et crécelles
Aux plans successifs de la nuit
Flux
D'un ruisseau haletant
Lourdes gouttes
Froissements
Et l'haleine vaste
De la nuit
Le sentier monte
L'homme dort
Dans les cercles
De ses réverbères électriques
Aboi
Et derrière
L'océan qui respire
Ma main
Sur la hanche de la nuit
Ma joue
Sur le flanc de la nuit ...
Des larges feuilles déployées
Parfums
Aux aisselles de la nuit
Soie
Et la peau de la nuit
Lueurs
Aux ventres des galets
Trajectoires
Des lucioles prenant vie
Pulsations
Flûtes et crécelles
Aux plans successifs de la nuit
Flux
D'un ruisseau haletant
Lourdes gouttes
Froissements
Et l'haleine vaste
De la nuit
Le sentier monte
L'homme dort
Dans les cercles
De ses réverbères électriques
Aboi
Et derrière
L'océan qui respire
Ma main
Sur la hanche de la nuit
Ma joue
Sur le flanc de la nuit ...
RAIATEA ( ILES-SOUS-LE-VENT)
Un lapidaire
Lequel ?
Quel orfèvre en émaux et camées ?
O mon amour !
Mais au récif là-bas
Chevaux d'un autre temps
Cabrés
Grands chevaux blancs d'écume
Les pieds battant le vent
Autre temps mon amour ...
Épaule d'une île
De velours diaprée
Plumes d'or
Émeraudes et saphirs
Et sulfures mêlés
Résilles
Aux fougères des pentes
Le temps mon amour
Le temps absolument
Et l'odeur de vanille
Dans les paumes du vent
Aquateintes
Corolles
Et saris drapés
De jaspe et de moire
Le temps mon amour
Le temps répandu
Poli
Sert
Bleu-de-roi
Bleu-de paon
Bleu-de prusse
De strass et d'argent
Le temps-colibri
De lumière coulée
De lavande et de lin
Le temps mon amour
Et l'odeur de vanille
Dans les paumes du vent
Le temps mon amour
O mon amour présent !i
Lequel ?
Quel orfèvre en émaux et camées ?
O mon amour !
Mais au récif là-bas
Chevaux d'un autre temps
Cabrés
Grands chevaux blancs d'écume
Les pieds battant le vent
Autre temps mon amour ...
Épaule d'une île
De velours diaprée
Plumes d'or
Émeraudes et saphirs
Et sulfures mêlés
Résilles
Aux fougères des pentes
Le temps mon amour
Le temps absolument
Et l'odeur de vanille
Dans les paumes du vent
Aquateintes
Corolles
Et saris drapés
De jaspe et de moire
Le temps mon amour
Le temps répandu
Poli
Sert
Bleu-de-roi
Bleu-de paon
Bleu-de prusse
De strass et d'argent
Le temps-colibri
De lumière coulée
De lavande et de lin
Le temps mon amour
Et l'odeur de vanille
Dans les paumes du vent
Le temps mon amour
O mon amour présent !i
LES GRANDES DÉCOUVERTES
À la sonde
Plus de fond
Une île encore
S'en est allée
Jamais
Au grand jamais
Je ne saurai son nom
Nous rangeâmes un matin
Un beau matin de juin
Nous rangeâmes une île
A notre vent
Or nous courions
Depuis si longtemps
Ô ! Si longtemps
Tant d'océans
Et tant de brumes
Et tant de vents !
Babord amures
Et bord sur bord
Petite voilure
Ô ! Si longtemps !
Tant de fièvres
Et tant de faims !
A notre vent
Des bois
Des champs
Des boeufs passant
Ô ! Si longtemps !
Oui, si longtemps !
A la sonde
Plus de fond
Encore une île
A la dérive
S'en est allée
Jamais
Au grand jamais
Je ne saurai son nom
Plus de fond
Une île encore
S'en est allée
Jamais
Au grand jamais
Je ne saurai son nom
Nous rangeâmes un matin
Un beau matin de juin
Nous rangeâmes une île
A notre vent
Or nous courions
Depuis si longtemps
Ô ! Si longtemps
Tant d'océans
Et tant de brumes
Et tant de vents !
Babord amures
Et bord sur bord
Petite voilure
Ô ! Si longtemps !
Tant de fièvres
Et tant de faims !
A notre vent
Des bois
Des champs
Des boeufs passant
Ô ! Si longtemps !
Oui, si longtemps !
A la sonde
Plus de fond
Encore une île
A la dérive
S'en est allée
Jamais
Au grand jamais
Je ne saurai son nom
CENT MILLIONS D'ÉLÉPHANTS LAOS
Le panier capitonné
La théière emmitouflée
Le thé fade
A tièdi
Odeurs de pavot
De la pipe à eau
Mékong noueux
Boueux visqueux
Moiteur
Lèpre des murs
Tôles rouillées
Longs trains de bois flottés
Pluie épaisse
Infinie
Noirs frangipaniers
Senteurs de cannellle
Charnelles
Rose et blanc
Dans la mare
Un nénuphar
Fervent
Fléaux aux lourds paniers
Chapeaux de latanier
Poulet grillé
Varans écorchés
Riz violet
Sauces au poisson sec
Odeurs de soupe
Et de tabac roulé
Chalands qui s'attroupent
Au marché du soir
Tissus bariolés
Canards qui cancanent
Taxis et pousse-pousse
Giclées d'eaux sales
Le panier capitonné
La théière emmitouflée
Le thé fade
A tiédi
La théière emmitouflée
Le thé fade
A tièdi
Odeurs de pavot
De la pipe à eau
Mékong noueux
Boueux visqueux
Moiteur
Lèpre des murs
Tôles rouillées
Longs trains de bois flottés
Pluie épaisse
Infinie
Noirs frangipaniers
Senteurs de cannellle
Charnelles
Rose et blanc
Dans la mare
Un nénuphar
Fervent
Fléaux aux lourds paniers
Chapeaux de latanier
Poulet grillé
Varans écorchés
Riz violet
Sauces au poisson sec
Odeurs de soupe
Et de tabac roulé
Chalands qui s'attroupent
Au marché du soir
Tissus bariolés
Canards qui cancanent
Taxis et pousse-pousse
Giclées d'eaux sales
Le panier capitonné
La théière emmitouflée
Le thé fade
A tiédi
SRI-LANKA
Tant de soleils ardents
Sur les murs desséchés
Villes entièes
A la terre revenues
Ocre-rouge sang séché
En poussière foulé
Aux chemins tant de pas
Tant de faim et de fièvre
Et d'espace et de temps
Et de mort et de vie
Tant de vies résignées
Aux limites abolies
Tant de moussons crevées
Et tant de vents si violents
Capitales diluées
Mosaïques de briques
Par le temps corrodées
Trompettes tambourins
Les sabots des chevaux
Des soudards conquérants
Tant de diables mendiants
Et de pieds en lambeaux
Rues
Des villes disparues
Rabotées
Fleurs de lotus
Offertes
Et tenues à la main
O ! Tant de pèlerins
Tout au long du chemin !
Un jour suivant l'autre
Une vague après l'autre
Et les flux infinis
Des chemins de la vie
Ocre rouge sang séché
En poussière foulé
Tant de pas
Tant de faims
Au pied des dagobas
Tant de Bouddhas scuptés
Et de fruits miroitants
Tant de sons tant de chants
Tant de vagues argentées
De saphirs de rubis
De topazes brûlées
De batiks de saris
Filles
Aux effluves du thé
Capitales oubliées
De vent et de poussière
Des macaques attroupés
Des racines nouées
Aux énormes banians
Tant de bûchers allumés
Tant d'enfants affamés
Consumés
Combien Bouddha
Pour ta sérénité ?
Sur les murs desséchés
Villes entièes
A la terre revenues
Ocre-rouge sang séché
En poussière foulé
Aux chemins tant de pas
Tant de faim et de fièvre
Et d'espace et de temps
Et de mort et de vie
Tant de vies résignées
Aux limites abolies
Tant de moussons crevées
Et tant de vents si violents
Capitales diluées
Mosaïques de briques
Par le temps corrodées
Trompettes tambourins
Les sabots des chevaux
Des soudards conquérants
Tant de diables mendiants
Et de pieds en lambeaux
Rues
Des villes disparues
Rabotées
Fleurs de lotus
Offertes
Et tenues à la main
O ! Tant de pèlerins
Tout au long du chemin !
Un jour suivant l'autre
Une vague après l'autre
Et les flux infinis
Des chemins de la vie
Ocre rouge sang séché
En poussière foulé
Tant de pas
Tant de faims
Au pied des dagobas
Tant de Bouddhas scuptés
Et de fruits miroitants
Tant de sons tant de chants
Tant de vagues argentées
De saphirs de rubis
De topazes brûlées
De batiks de saris
Filles
Aux effluves du thé
Capitales oubliées
De vent et de poussière
Des macaques attroupés
Des racines nouées
Aux énormes banians
Tant de bûchers allumés
Tant d'enfants affamés
Consumés
Combien Bouddha
Pour ta sérénité ?
ARANYAPRATHET
_ à tous les petits enfants cambodgiens.
Un arbre blanc
Nâvré
Tend sa branche sèche
Le chaume a brûlé
Gong de bronze du soleil à midi
Tais-toi l'enfant
Nuages lourds d'oxydes
Aurons-nous la pluie ?
La mare est jaune de chrome
La corne du buffle est noire
Le vent vert
Le paddy lèvera
Et les vols d'oiseaux aquatiques ...
Un arbre blanc
Nâvré
Tend sa branche sèche
Le chaume a brûlé
Gong de bronze du soleil à midi
Tais-toi l'enfant
Nuages lourds d'oxydes
Aurons-nous la pluie ?
La mare est jaune de chrome
La corne du buffle est noire
Le vent vert
Le paddy lèvera
Et les vols d'oiseaux aquatiques ...
mardi 28 août 2007
747
Cent quarante deux tonnes
Trois cents passagers
Cinq chaînes musicales dans les accoudoirs
Des écouteurs en location
Champagne
Mais où est donc l'Himalaya ?
Après Calcutta les bouches du Gange
Nervures de feuille de platane
Deux mille mètres en-dessous
Chuintement des réacteurs
Doux
Loin derrière
Quelle heure est-il ?
Un volcan qui fume au sud de Java
Chaînes d'ïles et d'îlots
Puis le désert d'Australie
Couleur de rouille
Nex York la nuit
Les hight ways
Sont des arbres de Noêl
Vous prendrez du saumon ?
Au Groënland
Ou sur la baie d'Hudson
On rêve d'ours blancs
De traîneaux
Et de Jules Verne
Températue extérieure vingt trois degrés sous zéro
Neuf cents kilomètres à l'heure
Route orthodromique
Quand tu vois les rochers des Shetlands
Paris n'est plus qu'à une heure
Mesdames et messieurs
Ladies and gentlemen
Le commandant de bord et son équipage espèrent
Que vous avez fait un bon voyage
Nous vous recommandons de ne pas détacher vos ceintures
Avant l'arrêt complet des moteurs ...
Trois cents passagers
Cinq chaînes musicales dans les accoudoirs
Des écouteurs en location
Champagne
Mais où est donc l'Himalaya ?
Après Calcutta les bouches du Gange
Nervures de feuille de platane
Deux mille mètres en-dessous
Chuintement des réacteurs
Doux
Loin derrière
Quelle heure est-il ?
Un volcan qui fume au sud de Java
Chaînes d'ïles et d'îlots
Puis le désert d'Australie
Couleur de rouille
Nex York la nuit
Les hight ways
Sont des arbres de Noêl
Vous prendrez du saumon ?
Au Groënland
Ou sur la baie d'Hudson
On rêve d'ours blancs
De traîneaux
Et de Jules Verne
Températue extérieure vingt trois degrés sous zéro
Neuf cents kilomètres à l'heure
Route orthodromique
Quand tu vois les rochers des Shetlands
Paris n'est plus qu'à une heure
Mesdames et messieurs
Ladies and gentlemen
Le commandant de bord et son équipage espèrent
Que vous avez fait un bon voyage
Nous vous recommandons de ne pas détacher vos ceintures
Avant l'arrêt complet des moteurs ...
LE TEMPLE KHMER DE PANHOM-RUNG
Capuchon dilaté tête triple
Le Naja-père glisse à la vasque du lotus
Mille marches rouges en plein soleil
Mains jointes courbé saluer trois fois
A la roue du destin placer l'obole
Siva aux multiples bras danse sur le mont
Plier sous le joug
Entrer au risque de la danse
Sous les blocs un diable rit
L'ombre garde des odeurs d'encens et de cire
L'eau sainte dut couler sur la dalle autrefois
Où se dessine un triangle de lumière
Coller au front du boeuf la feuille d'or
Psalmodie pour le rythme des saisons
L'issue est en plein ciel
Au gardien de pierre grise
Les lanciers s'y pressent
Et les archers
Et les éléphants de profil
La voie de cinabre monte
Marquée de stèles
Dans l'union du ciel et de la terre ...
Les rizières et les vols d'oiseaux aquatiques ...
Le Naja-père glisse à la vasque du lotus
Mille marches rouges en plein soleil
Mains jointes courbé saluer trois fois
A la roue du destin placer l'obole
Siva aux multiples bras danse sur le mont
Plier sous le joug
Entrer au risque de la danse
Sous les blocs un diable rit
L'ombre garde des odeurs d'encens et de cire
L'eau sainte dut couler sur la dalle autrefois
Où se dessine un triangle de lumière
Coller au front du boeuf la feuille d'or
Psalmodie pour le rythme des saisons
L'issue est en plein ciel
Au gardien de pierre grise
Les lanciers s'y pressent
Et les archers
Et les éléphants de profil
La voie de cinabre monte
Marquée de stèles
Dans l'union du ciel et de la terre ...
Les rizières et les vols d'oiseaux aquatiques ...
lundi 27 août 2007
C'EST LE CHIEN DE JEAN DE NIVELLE
Debout au musoir à midi
Un mendiant faisait la manche
Les badauds regardaient
Quelque chose qui n'était pas là
C'est la drague disait
Un cheminot bulgare
Elle a plongé à minuit
En brisant ses amarres
Et le cheminot avait un bras coupé
On pense qu'elle creuse en silence
Sans concordat
Un tunnel sous la manche
En haut des falaises
La reine de Buckingham a placé
Quatre bobbies en bonnets à poils
Ils ramassent la monnaie
23 mai 1992
Un mendiant faisait la manche
Les badauds regardaient
Quelque chose qui n'était pas là
C'est la drague disait
Un cheminot bulgare
Elle a plongé à minuit
En brisant ses amarres
Et le cheminot avait un bras coupé
On pense qu'elle creuse en silence
Sans concordat
Un tunnel sous la manche
En haut des falaises
La reine de Buckingham a placé
Quatre bobbies en bonnets à poils
Ils ramassent la monnaie
23 mai 1992
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